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La Petite Gazette Généalogique

       

Notre Dame de Liesse 
Vierge Noire

  Le mot "liesse" signifie joie. Notre Dame de Liesse est une appellation de Marie. Diverses églises lui sont consacrées sous ce nom. La plus célèbre est celle située dans l'Aisne à quelques kilomètres de Laon.

  La Chapelle fut érigée en 1115 par des chanoines de Laon sur une terre dépendant de la seigneurie de  MARCHAIS ; ils employèrent même à cette fin des matériaux qui n'avaient pas été utilisés lors de la construction de la cathédrale de Laon. L'édifice fut plusieurs fois rebâti - en 1384 et 1480 - et enrichi par les dons de pèlerins princiers.

Légende

  Une légende qu'on peut difficilement dater vint s'attacher à ce sanctuaire. Suivant ce conte, dans la première moitié du XIIè siècle, trois chevaliers picards, le seigneur de Marchais et les deux frères d'Eppes furent faits prisonniers par les Sarrasins d'Ascalon -port de Palestine - et emmenés au Caire pour être présentés au Sultan d'Egypte. 
 Ces chevaliers appartenaient, toujours suivant la légende, à l'ordre des Hospitaliers. Enfermés dans une prison, ils y passèrent deux années sans que ni les promesses, ni les menaces ne puissent avoir raison de leur détermination à conserver leur foi.
 La fille du Sultan, Ismérie, princesse d'une haute intelligence et d'une rare beauté, voulut essayer de les amener à la religion de Mahomet. Ce fut le contraire qui arriva. Les chevaliers lui enseignèrent la religion chrétienne et elle fut si touchée de les entendre parler de la Ste Vierge qu'elle exprima le désir de voir une de ses images. Un matin, à leur réveil les chevaliers trouvèrent une petite statue de la Vierge. Pendant la nuit un ange l'avait apportée dans leur prison. Ismérie vint dans la journée visiter les prisonniers qui lui offrirent la statue miraculeuse. Touchée par la grâce la princesse décida de se faire chrétienne et de partir pour la France avec les trois chevaliers. Miracle, leurs chaînes tombent, les portes s'ouvrent et c'est la fuite...
  Après quelques heures de marche les fugitifs s'endorment vaincus par la fatigue. Lorsqu'ils se réveillent, quelle surprise ! Reconnaissant leur pays, les chevaliers comprennent le miracle. La Sainte Vierge les a transportés pendant leur sommeil à proximité du château de Marchais. Ismérie prend la statue miraculeuse et se dirige vers le château. Mais, la petite statue devient tout à coup si lourde qu'elle doit la poser à terre. Les chevaliers essaient en vain de la soulever. Ils comprennent que la Ste Vierge veut être honorée à cet endroit. Ils font voeu d'y construire une église.
  Cette église reçut le nom de Notre Dame de Liesse. Elle devint un lieu de pèlerinage célèbre dans toute la France.

Légende et réalité

An fond de cette légende il existe peut-être un petit élément authentique. Au début du XIIIè siècle un Robert d'Eppes avait épousé une Sarrasine puisqu'en 1236 un de ses fils Jean est désigné sous le nom de "fils de la More" - ou Maure.  Un autre seigneur du voisinage Gervais de Marchais, portait le surnom de "Sarrasin". On peut donc penser que la légende conserve le souvenir de trois chevaliers croisés, de la protection spéciale de la vierge dont ils eurent l'impression de bénéficier et du mariage insolite de l'un d'entre eux.

Le pèlerinage 

  Une vierge noire - en bois couleur café" devint ainsi le centre d'un pèlerinage très fréquenté. C'est même l'afflux des fidèles qui oblige les chanoines de Laon à reconstruire la chapelle dès 1384. A partir du XVè siècle les rois et les reines de France s'y succèdent :

  • Charles VI s'y rend en 1414.

  • Louis XI y vient quatre fois

  • En 1602 Marie de Médicis accourt pour remercier de la naissance du futur Louis XIII et offrir à l'église le retable noir et or, la colonnade de jaspe et l'arc triomphal qui surmonte le maître-autel

  • Louis XIII et Anne d'Autriche viennent à plusieurs reprises y implorer un héritier. En souvenir de leur passage, ils offrent un grand tableau représentant le roi et la reine à genoux et dans la partie supérieure la naissance de Jésus.

  • En 1652, Louis XIV vient remercier pour les faveurs accordées à sa mère.
    Dans les temps de calamités publiques, les villes faisaient souvent des voeux à Notre Dame de Liesse. C'est ainsi que Dieppes en 1630 fit cadeau d'un vaisseau d'argent, avec ces mots gravés en lettres d'or "voeu public de Dieppes".

  A la Révolution, la statue miraculeuse fut brûlée sur la place publique et les ex-votos confisqués. L'édifice cependant fut épargné. 
  Le culte reprit au XIXè siècle. Une copie, en ébène, de l'original fut solennellement couronnée en 1847 sur une décision du pape Pie IX.
  L'ordre de Malte (ex-Hospitaliers) continue à voir en Notre Dame de Liesse un de ses sanctuaires majeurs en raison de la qualité d'Hospitaliers attribuée aux chevaliers fondateurs.

  Au musée de la pharmacie à Troyes Aube, deux grandes potiches peintes sur tout leur pourtour de scènes figurées où dominent les verts, les jaunes et les bleus, rappellent la légende de l'origine du pèlerinage de Notre Dame de Liesse près de Laon
   Le choix des couleurs, le décor ornemental du piédouche et du col, le dessin, permettent de les attribuer aux ateliers de Nevers du début du XVIIIè siècle.


Première potiche : Ismérie reçoit la statue de la Ste Vierge des mains d'un chevalier qui porte la croix sur sa poitrine. Un autre tient sous son bras quelques bagages. Leurs fers sont brisés. Ils vont partir


Deuxième potiche : Les chevaliers, l'un d'eux toujours la croix sur la poitrine, font voeu de construire une église. Derrière eux un architecte en apporte le plan. Au fond est représentée l'église qui s'élève. Par une échelle posée contre l'un des murs, trois ouvriers sont montés jusque dans le haut et posent des pierres

Sources : 
1 - Catholicisme tome VIII Letouzey et Ané
2 - Statistiques monumentales du département de l'Aube 
(tome V page 232) de Charles Fichot

Mireille

Maraye en Othe Aube
le 13/02/1701 est née et a été baptisée le 14 
Marie-Liesse ainsi nommée en l'honneur de Notre Dame de Liesse, fille de Jean LACROIX et de Marie GARNEROT
parrain François BECEL
marraine Jeanne DARCE

Les Vierges Noires

  La plupart de ces vierges nous sont parvenues par des statues de bois, datant pour les plus anciennes du XIIè siècle.
  Les plus célèbres d'entre elles sont Notre Dame du Pilier à Chartres, Notre Dame du Puy, Motre Dame de Liesse près de Laon et celle de Rocamadour dans le Quercy. Cette dernière est restée célèbre par le culte que lui rendait St Louis et sa famille.
  Protectrices des enfants qu'elles pouvaient ressusciter, elles étaient également capables de guérisons et favorisaient la fertilité des femmes... mais aussi des terres.
  Souvent associées aux Croisés, leurs origines restent un mystère. Les origines orientales que les gens du Moyen-Age leur attribuaient proviendraient de leur incapacité à trouver une autre explication à la couleur de leur peau que celle d'une provenance exotique et lointaine.
  La présence des vierges noires est attestée dans de nombreux pays d'Europe, telles que la France, l'Italie, l'Espagne pour les plus célèbres et les plus célèbrées, mais aussi en Autriche, en Allemagne et aux Pays-Bas.
  Il faut savoir que le culte de ces vierges noires était aussi l'occasion de pélerinage comme celui de Rocamadour prisé par la famille royale Capétienne à l'époque de St Louis.
  Mais malgré les études menées par des historiens dont Sophie Cassagnes-Brouquet, ces vierges au teint mat et au regard lointain gardent encore une partie de leur mystère

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Mireille

Sources : 
"Vierges noires, regard et fascination" de Sophie Cassagnes-Brouquet. Edition du Rouergue
Article du journal sur la conférence de cet auteur
"Le mystère des vierges noires" (mois médiéval 2002)

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