L'affaire
de la Duchesse du Berry
L'accession
sur le trône en 1830 de Louis Philippe 1er, marque un
tournant dans les rapports entre l'Ouest et la monarchie.
Roi
"républicain", foncièrement hostile à la
chouannerie et à la Vendée, Il met en place un certain
nombre de mesures répressives, interdit au Culte toute cérémonie
extérieure et multiplie les provocations : fouilles
nocturnes, visites domiciliaires, destruction des croix et
des monuments du souvenir comme la statue de Cathenineau
au Pin en Mauge et la chapelle Charrette à Légé.
Philippe
"la taisette" comme on le surnomme, devient très
vite impopulaire et divers mouvements insurrectionnels éclatent
de nouveau dans tout l'ouest sous les commandements entre
autres de Diot, Delaunay, Caqueray, Messager, Blot, Béranger
et Mathurin Mandar.
Les
légitimistes pensent alors que le moment est venu pour
une restauration. Dès la fin de 1830, le principe en
avait été retenu. Guillemot en a même fixé la date au
13 février 1831 : "la Bretagne est prête,
explique-t-il, on s'y lèvera en masse. Je ne demande
qu'un mois et c'est assez…. Vous messieurs, je ne puis
douter qu'en six semaines la Vendée ne soit en Etat!"
Le
projet est écarté pour des raisons d'opportunité.
Le
24 septembre 1831, à la Feuillère, près de Remouillé,
le soulèvement est fixé au 3 octobre suivant, sous la
tutelle de la Duchesse du Berry, date ratifiée par la
suite par les différents chefs chouans.
Pour
diverses raisons, la Duchesse du Berry ne débarque à
Toulon qu'en avril 1832: on lui a promis que Marseille
"devait faire son mouvement" le lendemain. En
fait , le désastre est total et la duchesse décide de se
précipiter en Vendée convaincue que sa seule présence
suffira à soulever les populations.
L'effervescence
est a son comble et l'état de siège est proclamé dans
tous les départements de l'Ouest, en juin 1832. Malgré
quelques combats dont ceux du Chêne et de la Pénissière
(5/6 juin) l'aventure de la duchesse échoue avec son
arrestation à Nantes le 7 novembre 1832.
La
tension se prolongera et l'état de siège sera maintenu
jusqu'au 10 juin 1833. Une des dernières actions
violentes est l'attaque d'une prison par 40 à 50 insurgés;
elle se solde par la mort de cinq hommes. C'en est définitivement
fini, du moins sur le plan militaire et insurrectionnel,
des guerres de Vendée et des chouanneries.
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