Au
temps des Valois
François
Ier.
Malgré
l’existence d’un rendez-vous de chasse et de quelques
maisons dès 1137, Fontainebleau est une des villes, assez
rares, dont l’histoire commence véritablement au XVIe siècle,
au temps où se produisent ces deux grands mouvements parallèles :
dans le monde des arts et des lettres, d’une part, dans les idées
religieuses, d’autre part, qu’on appelle la Renaissance et
la Réforme.
Le
créateur de l’actuel palais fut François Ier : ainsi,
les origines de la Réforme dans l’Histoire de Fontainebleau
sont aussi anciennes que les origines du palais, presque aussi
anciennes que celles de la Réforme en France.
Le
berceau de la Réforme à Fontainebleau peut être placé dans
l’une des plus belles salles du premier étage, au nord-ouest
de la Cour Ovale, que l’on montre au visiteur comme le
"salon François Ier", et qui fut une chambre occupée
d’abord par la mère du roi. Cette partie du château fut
refaite dans les années qui suivirent 1528.
Or,
les protectrices des pionniers de la Réforme étaient alors
"les deux plus hautes et puissantes dames de France",
comme la mère (Louise de Savoie) et la sœur du roi (Marguerite
d’Angoulême), et qui sont appelées par Lefèvre d’Etaples
dans sa préface du Nouveau Testament en 1523. On peut donc se
représenter, dans cette chambre, Louise de Savoie lisant cette
traduction des Evangiles qu’avait faite de l’autre côté de
la Seine, en Brie, à Meaux, le pieux savant.
(…)
En
septembre 1531, dit un chroniqueur, "il y avait grand
danger de peste à Fontainebleau". Louise de Savoie,
malade, "s’en alla et trépassa dans un village nommé Grès"
(Grez-sur-Loing).
Si
la reine mère est morte, sa fille survit, encore plus favorable
à la Réforme. Son aumônier, Gérard Roussel, est très
suspect à la Faculté de théologie de Paris. En 1533, les délégués
de la Sorbonne sont reçus à Fontainebleau par le roi, qui les
invite à laisser tranquilles
sa sœur et le prédicateur incriminé.
(…)
En
1536 paraît le livre essentiel de la Réforme française, l’Institution
de la religion chrétienne, dédiée par Jean Calvin au
"roi de France Très Chrétien".
Mais
si le roi a écrit (dit-on !) sur une vitre, "souvent
femme varie ", on peut lui appliquer le second vers : "bien
fol qui s’y fie " ! Il se laisse définitivement
regagner par les adversaires de la Réforme.
A Fontainebleau, le mardi 1er juin 1540, il signe un
édit portant règlement très sévère pour les poursuites à
exercer "contre les fausses doctrines propagées dans le
royaume".
Henri
II
Son
fils continue cette politique de persécution. Le 11 décembre
1547, Henri II rend à
Fontainebleau
une ordonnance qui défend d’imprimer, vendre ou publier aucun
livre concernant la Sainte Ecriture sans avoir été visités et
examinés par les docteurs de la Sorbonne.
L’an
1547 vit célébrer dans la Ville le mariage d’un homme appelé
à jouer un grand rôle dans l’histoire de la Réforme, bien
qu’il n’y ait alors pas encore adhéré : Gaspard de
Coligny. Agé de vingt-huit ans, il venait d’être nommé
colonel général de l’infanterie française. Son épouse,
Charlotte de Laval, était nièce du connétable de Montmorency.
(…)
Coligny,
nommé gouverneur de Picardie, puis amiral de France, reviendra
souvent : son château de Châtillon sur Loing (Chatillon-Coligny
de nos jours) n’est qu’à deux étapes –une soixantaine de
kilomètres- de la résidence royale, au-delà de Montargis, où
réside souvent Renée de France.
Après
1557, il devient l’un des chefs du parti protestant, un autre
étant Antoine de Bourbon, roi de Navarre, lui aussi souvent présent
à la Cour.
François
II et Henri III
En
1560, Coligny joue un rôle de premier plan dans une assemblée
convoquée par François II sur le conseil du chancelier de
l’Hôpital. On nomme parfois, à tort, Etats Généraux, cette
assemblée de Fontainebleau. Le roi, disait la convocation, désirait
"assurer son état qu’il voyait grandement ébranlé, et
pourvoir au repos de ses sujets". Dès la première séance,
le 21 août, l’Amiral déclara hardiment que les protestants
"offraient de montrer que leurs doctrines et leurs cérémonies
étaient conformes entièrement aux Saintes Ecritures et aux
traditions de la primitive Eglise" ; ils demandaient
à "avoir des temples où on pût prêcher la pure parole
de Dieu".
Ceci
souleva de véhémentes protestations, cependant, il y eut moins
de rigueur et la convocation des Etats Généraux fut décidée.
C’est une des pages les plus importantes du protestantisme,
non seulement à Fontainebleau, mais en France.
(…)
Au
printemps de 1561, nombre de seigneurs favorables à la Réforme
se trouvent à Fontainebleau : Coligny et sa femme, le
prince et la princesse de Condé, Renée de France. Aux uns,
Catherine de Médicis permet de faire célébrer le culte par
des pasteurs dans leurs appartements du château ;
d’autres ont des réunions présidées par leurs aumôniers
dans leurs maisons en ville.
Après
l’édit de 1562, qui fit incarcérer tant de huguenots, l’un
des plus notables, Pierre de la Ramée (Ramus), professeur au
Collège royal, dut s’enfuir de la capitale ; et
–protectrice inattendue à Fontainebleau- la future
initiatrice de la Saint-Barthélémy, Catherine de Médicis,
donna asile dans la "librairie" royale au savant
fugitif. Mais il fut découvert et dut chercher un abri
ailleurs.
En
1564, la Cour vient passer la fin de l’hiver ici ;
Ambroise Paré surveillait alors l’impression d’un ouvrage
qui a contribué à faire sa célébrité : Dix livres
de la Chirurgie. Il avait sans doute travaillé dans sa
maison des champs, située aussi au sud de Paris (sur la route
d’Orléans, à la Ville-du-Bois) ; le 1er février,
il vint offrir au roi le premier exemplaire. La veille,
Catherine de Médicis avait reçu les ambassadeurs du pape, de
l’empereur et du roi d’Espagne, venant demander la révocation
de l’édit de pacification d’Amboise, qui avait accordé
quelque répit aux protestants. La reine-mère refusa.
Pendant
la triste période des Guerres de religion, peu de faits se
passent à Fontainebleau. Tandis que les protestants français
sont persécutés, les étrangers sont protégés à divers égards.
Ainsi, parmi les régiments suisses et écossais, il y a des
officiers et soldats protestants.
Un
des effets les plus terribles de la Ligue, fut l’édit signé
dans le voisinage de Fontainebleau, à Nemours, le 8 juillet
1585, par Henri III : ordre était donné aux huguenots
d’abjurer ou de sortir du royaume avant six mois. Aucune
mesure plus rigoureuse n’a été prise contre les réformés,
jusqu’à la Révocation de l’Edit de Nantes, exactement un
siècle plus tard, là encore, à Fontainebleau.
Henri
IV
Après
François Ier, il fut ici le plus grand bâtisseur, dès 1593 et
jusqu’en 1609 : cette date se lit au-dessus de la porte,
sous le pavillon du milieu servant de sortie vers la ville (Place
d’Armes).
En
même temps qu’il pacifiait son royaume, Henri IV continuait à
embellir son palais et son parc. En 1599, le sculpteur Mathieu
Jacquet, dit Grenoble, achevait la Belle Cheminée. Elle décorait,
à l’origine une grande salle dans une aile du palais, au
premier étage, à droite de la Cour de la Fontaine. A droite et
à gauche du buste de Henri IV, deux figures en marbre représentent
les deux bienfaits que le roi souhaite voir établis dans son
royaume, la Paix et l’Obéissance.
Le
roi dépense 2 440 850 livres à construire notamment la Galerie
de Diane, la Cour des Offices, son entrée sur la Place d’Armes,
etc . Les
fonds sont ramassés par Sully, surintendant des Finances :
administration dans laquelle - nous le verrons plus tard dans les
registres de Bois le Roi- les protestants sont nombreux (le château
de Sully, au bord de la Loire, est facilement accessible par
Montargis).
Ils
le sont aussi parmi les artistes et artisans qui travaillent à la
construction du palais et à l’embellissement du parc.

Porte du
baptistere |
Le
dôme au-dessus de la porte qui joint la Cour Ovale à celle
des Offices est probablement l’œuvre de l’architecte
protestant Salomon de Brosse. La partie inférieure est
attribuée au Primatice. Cette porte est appelée du
Baptistère, par ce que le Dauphin (Louis XIII) fut baptisé
là, le 14 septembre 1606. Ce serait donc une des premières
œuvres du grand artiste qui construira bientôt le palais de
la reine-mère au Luxembourg, et le Temple de l’Eglise réformée
de Paris, à Charenton. |
Au-dessus
de la magnifique arcade, deux Renommées soutiennent le double écu
de France et de Navarre.
Le
titre de "premier sculpteur du roi" était porté par un
artiste protestant, élève de Germain Pilon, Barthélémy Prieur
(mort en 1611), auteur d’une statue de bronze fondue en 1603 qui
surmontait la Fontaine de Diane ; quatre limiers accroupis,
qui entouraient le piédestal, sont au Musée du Louvre. Il mourut
en 1611.
Le
Dauphin était né en 1601 dans le salon qui porte son nom, au
premier étage, donnant sur la Cour Ovale. Sur le lambris, on voit
l’emblème S barré, qui signifie non pas Estrées, comme on
l’a prétendu, mais fermesse (fermeté) :
signification pour laquelle cet emblème a été adopté par
beaucoup de huguenots, Catherine de Bourbon entre autres.
Dans
les parterres, le jardinier Claude Mollet trace de beaux
"compartiments". L’un d’eux a été dessiné en 1599
par Olivier de Serres, lorsque l’agronome vivarois visita
Fontainebleau, dans le temps où il préparait la publication de
son Théâtre de l’Agriculture.
Peu
après 1600, Francini, plusieurs fois collaborateur de Salomon de
Brosse dans les travaux exécutés ailleurs pour le roi, arrange
ici une Fontaine de la volière, plus tard reproduite en
une belle estampe du graveur huguenot Abraham Bosse
Une
famille d’artistes huguenots |
|
|
Un
excellent céramiste, peintre et émailleur sur terre, fut Claude
Berthelemy, Lorrain, venu s’installer à Fontainebleau dès 1581 ;
il obtient en 1602 des lettres de naturalisation. Sa première
femme, Suzanne Chipault (morte en 1615), était parente du peintre
Benjamin Chipault, Saintongeois protestant, établi aussi à
Fontainebleau jusqu’en 1620, et de Jean Chipault, aussi émailleur
sur terre.
Le
26 juin 1603, il achète une maison sise à l’angle de la rue
Chauffour (rue Saint-Louis) et de la route de Nemours (boulevard
Magenta). Cet emplacement correspond au jardin de l’hôtel de
France.
Il
épousa en secondes noces Marguerite Desboutz, qui mourut en 1620.
Longtemps après, il vendra la maison à la marquise de
Guercheville, Antoinette de Pons, veuve de Charles du Plessis de
Richelieu. Un inventaire en 1615 indique un mobilier assez luxueux
et nous renseigne sur certains livres : les Pseaumes de
David mis en rime françoise par Cl. Marot et Th. de Bèze, un
volume "relié en maroquin bleu enrichi sur la
couverture" ; un Commentaire sur les quatre évangélistes,
un Commentaire en grand volume sur les cinq (le notaire a
écrit : saints) livres de Moyse – ces deux
volumes œuvres de Calvin, sans doute- ; le Tableau des
différents de la Religion, du sieur de Saint-Aldegonde
(Marnix, en 1592) ; enfin, "plusieurs autres petits
livres, le tout propre et convenable pour l’usage de ceux de la
religion prétendue réformée".
Antoine
Berthelemy, peintre et protestant comme Claude, son père, épousa
en 1620 une catholique. Une maison leur appartenant à Recloses
est déclarée en censive au terrier le 26 décembre 1645 par
"honorable femme Marguerite Roger, femme d’honorable homme
Anthoine Bertelemi, demeurant à Fontainebleau, laquelle au nom et
comme ayant charge de son dit mary " etc. Peut-être
est-ce elle qui fait la déclaration parce que son époux est
protestant ? Cette maison était au coin des rues dénommées
aujourd’hui Pasteur et des Ecoles. Elle fut vendue en 1648 pour
mille livres. Un petit-fils de Claude, Antoine Berthelemy, né à
Fontainebleau en 1633, sera peintre de portraits et membre de l’Académie
de Peinture.
Enfin,
il est fait mention de divers prêts faits par le Consistoire aux
époux Berthelemy :
"Doit
à l’Eglise prétendue réformée de Bois-le Roy la somme de
deux cents sept livres, pour argent presté à plusieurs et
diverses fois à luy et à laditte deffuncte, dont ils ont passé
obligation."
Anne Berthelemy (peut-être nièce de Claude)
épousa un autre émailleur sur terre (inscrit après Chipault sur
la liste des officiers du roi) nommé Claude Beaulat.
Marie Berthelemy, autre nièce, épousa Pierre
Périlleux : encore un émailleur qui, en secondes noces, épousera
Anne Roche. Le pasteur Ferdinand de Prez sera témoin.
Marguerite Berthelemy épouse un vitrier du château
nommé Claude Tissarant (vers 1620) ; puis un autre peintre
et vitrier, Claude Doublet, également domicilié au pavillon des
vitriers du château.
La sœur du roi, Catherine de Bourbon, fervente
protestante, posséda à Fontainebleau une maison qui, après sa
mort, fut donnée à la marquise de Verneuil. Ceci nous est
rapporté dans une lettre du 28 février 1604 à Sully.
Dans le palais même, peut-être habita-t-elle
(comme plus tard Marie de Médicis) le "Salon Louis
XIII", où se voit le S barré, signe de la "fermesse",
quelle affectionnait.
C’est à Fontainebleau que Catherine de
Bourbon reçut la visite de Sully et refusa d’épouser le duc de
Montpensier, ainsi que le roi lui proposait (en 1596). Comme à
Paris, la princesse, devenue en 1598 duchesse de Bar, fit prêcher
deux fois chaque dimanche dans sa maison les pasteurs qui étaient
ses aumôniers, à tour de rôle : MM. de Montigny, de la
Faye, d’Amours (1596), de Losse de la Touche et de Feugueray
(1598) etc.
Le 14 septembre 1593, après l’abjuration du
roi, Lauberan de Montigny écrit : "Nous continuons
notre exercice (chez la princesse) ; le curé de
Saint-Eustache avec quatre prêtres fut dimanche, tout du long, au
prêche d’après dîner".
Les convertisseurs harcelaient sans cesse la
princesse. D’ici, elle écrit le 26 janvier 1598 à Théodore de
Bèze :
"Je désire non seulement persévérer
en la saincte congnoissance où j’ay estée élevée dès mon
bas aage en l’Eglise de Dieu, mais aussy que tous les gens de
bien et fidèles de ladite Eglise sachent et s’assurent
qu’avec la grâce de Dieu je ne changeray jamais ceste belle résolution".
Les sonnets d’un gentilhomme de Marguerite de
Valois, S. G. de La Rocque, renferment maintes allusions à ces séjours
de "Madame".
Le surintendant des Finances, duc de Sully,
fervent huguenot lui aussi, n’habitait pas le pavillon qui porte
son nom (et qui était affecté au grand chambellan). Il occupait
le pavillon du grand maître, à un autre angle du parterre, près
de l’hôtel de Rosny, pavillon détruit avant la Révolution :
c’était une tour flanquée de deux bâtiments en équerre.
En 1598 (cinq ans après avoir abjuré), le roi
signe à Nantes l’édit que son petit-fils révoquera à
Fontainebleau en 1685, et, le 14 octobre 1599, il donne ici les
lettres patentes accordant à l’Eglise Réformée de Paris le
droit d’avoir un lieu d’exercice, non plus à Grigny, près
Juvisy, comme elle l’a d’abord fait provisoirement, mais à
Ablon, où Sully possède une terre. De là, après le baptême du
Dauphin (1606), le culte sera encore plus rapproché de Paris (à
Charenton) afin que les enfants protestants soient moins exposés
à mourir parce qu’on les a transportés trop loin afin de les
baptiser.
C’est à Fontainebleau aussi qu’a été
signé le 15 avril 1599, l’édit pour le rétablissement complet
du catholicisme en Béarn, où la mère du roi, Jeanne d’Albret,
avait jadis établi un régime d’égalité des cultes, antérieur
et supérieur à l’édit de Nantes.
Parmi les familles protestantes représentées
à la fois à la Cour et dans l’Eglise de Fontainebleau durant
tout le cours du XVIIe siècle, il faut signaler les Beringhen,
depuis l’Edit de Nantes jusqu’à la Révocation ; Jean de
Beringhen fut un des derniers "anciens".
Le premier valet de chambre de Henri IV était
Pierre de Beringhen (on prononçait et parfois écrivait Bellingand),
seigneur d’Armainvilliers, près Gretz : le roi fut, en
1603, parrain de son fils Henri, qui deviendra à son tour premier
valet de chambre de Louis XIII. En 1607, Henri IV accorda à
Beringhen, dans la foret de Bierre, "une vingtaine
d’arpents au Champ Minette, le long de la route de Nemours, à
charge de les enclore de fossés, de les défricher et ensemencer
pour y attirer perdrix et faisans". Aujourd’hui encore, un
carrefour dit de Beringhem (dernière lettre fautive sur certaines
cartes) est situé au sud du Carrefour de l’Obélisque, entre la
route d’Orléans (RN 152) et la route de Nemours (RN 7), et la
partie comprise entre le carrefour de la Croix-Saint-Jacques et le
carrefour de Beringhem est appelée Champ-Minette.
L’année 1600 fut marquée par une conférence
célèbre.
Du Plessis Mornay avait publié en 1598 son
traité De l’Institution de l’Eucharistie en l’Eglise
ancienne, qui fit grand bruit ; une "dispute"
fut organisée entre le cardinal Du Perron et Mornay. Des
commissaires catholiques, le plus connu est l’historien de
Thou ; des protestants, le savant helléniste Isaac
Casaubon, impérieusement mandé par le roi pour le dimanche
suivant, le 28 avril. Ils avaient à examiner cinq cents
citations. La conférence s’ouvrit le 4 mai dans la salle du
Conseil. C’était une longue pièce éclairée de fenêtres sur
la cour et sur le jardin, au rez-de-chaussée, en dessous de la
Galerie de François Ier.
Le roi s’assit en face d’une grande cheminée,
entre ces deux adversaires. Deux cents personnes se pressaient
dans la salle, entre autres des prêtres et des pasteurs. Sully,
qui assista aux séances, reconnaît que Mornay "se défendit
faiblement". Désolé, il quitta Fontainebleau sans prendre
congé du roi, trois jours après la conférence, descendant en
bateau la Seine jusqu’à Paris. Mme de Mornay vint au-devant de
lui à Charenton : "Courage, lui dit-il en
l’accueillant, béni soit le Seigneur qui nous rend digne de
l’opprobre de son Christ. Il aura luy-mesme soin de sa gloire et
de sa vérité".
L’un des pasteurs de Paris, jeune aumônier
de Catherine de Bourbon, Pierre du Moulin, assistait à la conférence.
Il en publia un compte rendu : c’est peut-être le Discours
véritable de l’ordre et forme gardée en l’assemblée de
Fontainebleau, qui fut largement répandu.
Olivier
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