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Louis
XIII décide donc d'entreprendre le siège de ce port difficile à
prendre, et que les anglais secourent et ravitaillent par la mer. Deux
ingénieurs, Métezeau et Thiriot, dirigent les travaux qui doivent
conduire à isoler la ville de la mer par tous les moyens.
Une tranchée de 12 kilomètres de long av isoler la ville des
terres ; pour ce qui est du ravitaillement par mer, toujours possible
grâce au débarquement des Anglais sur l'île de Ré, il est rendu
difficile par la réalisation d'une digue longue de 1500 mètres,
large de huit mètres, et dotée de nombreuses pièces d'artillerie,
qui ferme le port.
Le siège va durer 14 mois, et démontrer sa pleine
efficacité. D'un côté, les Anglais, bien que dotés de 60 navires
de guerre et de 40 navires de ravitaillement, ne parviennent pas à
rompre les lignes implantées sur l'ordre de Richelieu qui, casqué et
botté, fait office de Lieutenant général des armées.
De l'autre côté, les Rochellais ne peuvent rien tenter. En 14
mois, la population va chuter de 27000 à 5000 individus. Tout le
reste a été fauché par la famine, puis la maladie.
La ville protestante va finalement capituler le 27 octobre. Six
délégués demandent alors "un traité de paix" qui est
refusé. La capitulation sera sans conditions. Le Cardinal et le Roi
peuvent enfin pénétrer dans la place dont les rues sont envahies de
cadavres que, faute de bras, il n'était plus possible d'enfouir. Dès
le premier jour, le Monarque et son lieutenant général entendront la
messe dans l'ancienne place de Sûreté.
Plus tard, Louis XIII tentera de démontrer sa volonté de ne
pas effectuer de persécutions religieuses. Il prouvera par l'édit
d'Alès qu'il n'avait pas ruiné La Rochelle du fait des convictions
religieuses de ses habitants, mais pour de simples motifs politiques
et militaires.
Ce
tableau de Henri Motte, peint en 1881, et exposé au musée de
La rochelle est fort en émotion. Devant des fortifications
fermes et complexes à agencer, Richelieu, non moins ferme,
fait face aux éléments déchaînés avec détermination.
Rêve-t-il à l'avenir de la France ? Devant cette
force accrue, en plein déchaînement des éléments, des
navires Anglais s'agglutinent, menaçant, face aux ouvrage.
Ils n'ébranlent en rien les convictions du Cardinal, devenu
soudainement homme de guerre, et qui, au-delà du simple
évènement, avec une grande sûreté de soi, songe,
semble-t-il, à l'unité de la France |

Richelieu pendant le siège de
La Rochelle
(Tableau de Henri
Motte)
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