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La Petite Gazette Généalogique |
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DE L'ANCIEN
'' BOURDIEU '' DE LANNEBLANQUE
(1761-1820) ********************************* A lexis Nougues achète donc le 21 janvier 1761 à la famille DISNEMARTIN-MARTIN, pour 50.000 livres, une propriété dans un état déplorable, une maison inhabitée depuis 90 ans et dont les propriétaires précédents, habitant Bordeaux ne semblaient sintéresser quaux revenus du fermage. On ne sait que peu de choses de ce personnage qui déclarait, lors de cet achat, habiter Bordeaux et "à devant à la Grenade, isle du Vent en Amérique".Comme beaucoup de négociants bordelais, les NOUGUES étaient implantés aux Antilles et entretenaient, de ce fait, des relations importantes avec les "îles françaises", secteur moteur du commerce bordelais. Au début du XVIIIe siècle, la Martinique était la plus développée des colonies françaises et lentrepôt des autres "Iles du Vent", mais concurrencée dans la deuxième moitié du siècle par la Guadeloupe et surtout Saint-Domingue. Ce commerce, au demeurant très lucratif, avait un caractère spécial, qui se déroulait sur un plan à trois faces, avec trois escales à travers lAtlantique.
Dans un premier temps, au départ de Bordeaux, les navires transportaient en Afrique Noire, notamment en Guinée, outre de nombreux produits manufacturés dans les usines girondines, alcool, vins et aussi armes et munitions. Cette cargaison, fort appréciée sur les côtes africaines permettait aux armateurs de doubler, voire tripler leur bénéfice. Le second volet du triptyque consistait à embarquer le plus possible de "nègres", capturés dans larrière pays ou dans des contrées plus lointaines, pour fournir en Amérique Centrale, surtout aux Antilles, une main duvre indispensable. A lépoque, si ce commerce semi-officiel était dun excellent rapport, il était plein daléas et exigeait de gros capitaux car la rotation des navires était lente. Bordeaux, dont les armateurs armaient, entre 1785 et 1789, 18 navires par an, capables de "voiturer" plus de 6000 esclaves, nétait que le 3ème port français de lAtlantique, loin derrière Nantes et Le Havre. Enfin la troisième partie du périple, beaucoup plus honorable, consistait à embarquer le maximum de produits coloniaux pour alimenter le commerce bordelais qui, soit revendait ces marchandises en Europe Centrale, soit les traitait dans les usines de la région. Le rapport de ce troisième voyage navait rien à envier avec les précédent, surtout si larmateur était aussi "négociant" et possédait des plantations aux Antilles.
Comme beaucoup de leurs homologues bordelais qui investirent dans la pierre en achetant des propriétés dans la proche banlieue de Bordeaux, la famille NOUGUES, dont on ignore sur quel panneau du "triptyque" elle travaillait, sinstalla donc au Haillan. Alexis Nougues semble être revenu à Bordeaux pour raison de santé et, contrairement à ses prédécesseurs, avait entamé une politique de rénovation du domaine. Malheureusement il ne put mener à bien son entreprise car il mourut dans le domaine le 19 juillet 1763, faisant de Dominique Leblanc-Nougues, son neveu à peine âgé de 19 ans, son héritier. Né à la Martinique, celui-ci épouse en lisle de la Grenade, "domicile de son oncle", une héritière, native de Bordeaux et résidant à la Martinique, Marie Lespagnol-Joran Nanti dune bonne fortune, le couple rejoint Bordeaux où lon retrouve Dominique Leblanc-Nougues dans différentes charges : Ecuyer, Conseiller du Roy, Grand Secrétaire audencier en la Chancellerie du ci-devant Parlement de Bordeaux et même Secrétaire de la Maison du Roy. Il est bien décidé à poursuivre luvre de rénovation de son oncle, mais, devant lampleur des travaux à réaliser, il fait tout raser et reconstruit à lemplacement de la maison en torchis, un véritable "château", en pierres de taille, dont les infrastructures sont parvenues jusquà nous. Au château, somptueux pour lépoque, il fait adjoindre une chapelle, après avoir obtenu une autorisation de lArchevêque de Bordeaux. En effet, pour limiter les abus dans la construction des chapelles domestiques, une ordonnance fut promulguée le 3 juin 1772, instaurant un certain nombre de conditions et rendant obligatoire, après enquête, lobtention dune permission renouvelable périodiquement.
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Auteur - 2001 - Amicale-Généalogie